Otage en Afghanistan, il raconte son évasion
Le Français Pierre Borghi a passé plus de quatre mois en captivité. Ce photographe indépendant raconte comment il est parvenu s'échapper de l'enfer.
Les circonstances de sa libération étaient encore floues. Pour la première fois depuis son retour en France le 14 avril, le photographe Pierre Borghi a raconté RTL et au Parisien comment il s'est évadé. Durant 131 jours, il a été retenu en otage dans une grange, située dans la province afghane du Wardak. Pour ne pas entraver les négociations avec ses ravisseurs, le rapt du Français Kaboul le 28 novembre dernier avait été tenu secret par le Quai d'Orsay.
«On remplace mes liens par des chaînes»
Pierre Borghi avait pour projet de s'installer en Afghanistan, où il avait déj travaillé pour une ONG française, afin de réaliser un projet photographique. Arrivé Kaboul le 18 novembre 2012, cet Isérois de 29 ans a été kidnappé quelques jours après par quatre hommes armés, dans une rue de la capitale: «C'est le soir, je suis Kaboul, dans un des quartiers les plus fréquentables de la ville. Tout se passe très rapidement: je suis embarqué par quatre personnes et mis dans une Corolla. Je me retrouve dans un coffre de voiture, les yeux bandés et les mains attachés dans le dos, avec un de mes ravisseurs. On rentre deux dans un coffre de Corolla». Il est ensuite conduit sous terre, dans une cavité, avec un bidon d'huile qui fait office de latrine et des couvertures: «On m'enlève alors mon bandeau. Pour me maintenir attaché, on remplace mes liens par des chaînes». Il ne mange qu'«une fois tous les deux jours» et boit «de l'eau et du thé». Ses ravisseurs le filment afin de prouver aux autorités françaises qu'il est en vie et négocier sa libération.
«Je pense la mort. Je décide donc de mettre les voiles»
Ses ravisseurs, après une dizaine de jours, le transfèrent dans une maison traditionnelle afghane. L -bas, il est gardé par des combattants armés «sans haine ni violence affichées» précise-t-il. Vers le 23 décembre, (...)